Situé au carrefour de deux voies majeures de communication, la Marne et la Seine, le tertre qui domine ce confluent, “Conflans” en vieux français, devint dès le Moyen-Âge un lieu stratégique doté d’un château. Par la suite, la population grandissant une église mentionnée dès le XIVe siècle, fut érigée à Conflans. Elle servit jusqu’à l’achèvement de l’actuelle église Saint-Pierre en 1859. Après bien des péripéties, Sainte Madeleine Sophie Barat fonde en 1830 la congrégation des Sœurs du Sacré-Cœur. En 1843, elles mettent en chantier une vaste construction, sans doute achevée en 1867 : c’est l’actuelle Chapelle de Conflans.
Après le départ des Sœurs, le petit séminaire s’installe en 1911 et ne quittera les lieux qu’en 1970. Des bâtiments sont acquis par le lycée Notre-Dame des Missions, par l’Ecole d’Architecture de Paris. La chapelle et sa crypte, propriété diocésaine, sont rattachées à la paroisse Saint-Pierre, dans un quartier isolé.
Ce lieu, chargé d’histoire, subit alors les affres du temps. Des infiltrations endommagent régulièrement les voûtes du bel édifice, le parquet s’affaisse ça et là. Les tempêtes de 1999, détruisant les arbres du parc, semblent sonner le glas, alors que sous l’impulsion de la municipalité le quartier va connaître un grand renouveau. Conscients qu’il s’agit d’une opportunité unique, soucieux de sauver le monument et d’accueillir dignement les futurs habitants du quartier, des paroissiens et des amateurs d’art et d’histoire fondent, avec le soutien actif du curé de la paroisse, l’Association des Amis de la Chapelle de Conflans. Elle vise avant tout à sauvegarder la chapelle et refaire l’installation électrique.
Les Chantiers du Cardinal financent le remaniement de la toiture dès 2000. Une concertation efficace, avec l’école Notre-Dame des Missions, l’école d’architecture, les services municipaux et la paroisse concourt au ravalement de tous les bâtiments en 2002, alors que s’achèvent les premiers nouveaux logements du quartier. Le chevet de la chapelle, en pierre de taille, retrouve son lustre, mais surtout les travaux de toiture sont achevés et l’édifice est désormais totalement sauvegardé. L’action du sénateur Lannier permet la restauration de l’escalier monumental.
Grâce aux dons des Charentonnais et des Anciens de Conflans, et fort du soutien de la municipalité, les adhérents de l’Association des Amis de la Chapelle de Conflans se concertent pour aller au-delà et redonner tout son éclat à l’intérieur de la chapelle. Les études de faisabilité, la recherche d’entreprises spécialisées, la préparation d’appels d’offres mobilisent les bénévoles. Enfin, avec la participation financière de l’évêché et les dons recueillis par l’Association, la paroisse Saint-Pierre peut désormais envisager fin 2004 une rénovation totale. L’architecte, Madame Roblot, coordonne le ravalement intérieur, les peintures des voûtes, l’électricité, un éclairage de qualité, la restauration des fresques et des autels, une nouvelle sonorisation.
En mars 2005, notre Evêque peut célébrer la confirmation des jeunes du secteur, et les Anciens du petit séminaire de Conflans célébrer la messe avec émotion, dans une chapelle qui a retrouvé sa splendeur. L’association se consacre désormais essentiellement à rembourser l’emprunt contracté pour financer sa part des travaux et à préparer activement la rénovation de la crypte.
L’instrument, placé en tribune au-dessus de la porte d’entrée, a été acheté en 1866 par le Petit Séminaire de Paris pour la somme de 10.000 francs.
Son transfert vers 1911 à Charenton-le-Pont, très vraisemblablement effectué par le successeur d’Aristide Cavaillé-Coll, Charles Mutin, a été l’occasion d’effectuer des travaux et agrandissements : ajout d’un jeu au récit (Cor de nuit), agrandissement du pédalier de 20 à 30 notes et création de l’accouplement récit/grand orgue en octaves graves.
L’orgue comporte 2 claviers de 54 notes, 1 pédalier de 30 notes et 11 jeux réels.
Il fonctionne donc à Charenton-le-Pont depuis presque un siècle. Son état, devenu très préoccupant, nécessitait une restauration approfondie.
Grand orgue | Récit (expressif) | Pédale |
Bourdon 16 | Cor de nuit 8 | Soubasse 16 |
Montre 8 | Viole de Gambe 8 | (emprunt du Grand orgue) |
Flûte harmonique 8 | Voix Céleste 8 | |
Prestant 4 | Flûte octaviante 4 | Tirasses Grand orgue et Récit |
Plein jeu 3 rangs | Accouplement Récit/Grand orgue en 16 et 8 | |
Trompette 8 | Trémolo | |
Basson/Hautbois 8 | Expression à bascule | |
Sonnette du souffleur |
Suite à l’appel d’offre lancé en mars 2007 par l’Association Diocésaine de Créteil, propriétaire de l’instrument, c’est la manufacture d’orgues Yves FOSSAERT de Mondreville (77) qui a été choisie pour effectuer les travaux. (Site internet du facteur : http://orgues-fossaert.com)
Il a été décidé que ce patrimoine instrumental méritait une restauration dans le plus grand respect de sa facture d’origine, mais sans pour autant mépriser certains ajouts postérieurs à sa conception qui, réalisés dans les règles de l’art ne dénaturent pas le patrimoine de 1866 et ne nuisent en rien à la cohérence de l’orgue d’origine mais permettent au contraire d’ouvrir musicalement le répertoire. L’application du principe de respect du dernier état cohérent paraît donc ici pleinement justifiée.
L’instrument, à l’exception du buffet et du soufflet a été entièrement démonté avec soin, puis emporté en atelier pour la restauration.
Les travaux sur les différents éléments de l’instrument ont été très nombreux et il serait fastidieux de tous les énumérer, mais en voici tout de même les principaux.
Pour le détail des travaux, cliquez ici : TRAVAUX DE RESTAURATION
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