Dimanche 15 mars- 3ème dimanche de Carême
Afin de contribuer à la lutte contre l’épidémie du coronavirus à compter du dimanche 15 mars les célébrations publiques ne pourront plus avoir lieu. Nos églises restent ouvertes aux horaires habituels à la prière des fidèles. Les obsèques pourront être célébrés avec moins de 100 personnes .
Dans cette épreuve, restons unis les uns aux autres dans la prière et l’attention mutuelle , c’est pourquoi il vous est proposé, pour vous accompagner dans ces moments difficiles et vous aider dans la prière de retrouver les textes de la Parole de Dieu, l’homélie et les prières universelles du dimanche .
Homélie du jour. Père Marc
Chers Frères et Sœurs, chers Amis, Catéchumènes et Accompagnateurs,
Sans doute nous souviendrons-nous longtemps de ce premier scrutin sur le chemin de votre baptême. Nous le vivons en un temps où la menace sanitaire vient nous rappeler la fragilité de notre condition.
Il est aussi une rencontre dont les croyants gardent mémoire. Arrive une femme, dit l’Evangile. Elle vient chercher de l’eau au puits. Il est midi, l’heure la plus chaude. Elle vient à cette heure pour ne pas avoir à braver le regard des autres femmes qui viennent au frais, le matin ou le soir. Car cette femme est une samaritaine, une étrangère aux yeux des juifs, et elle a eu cinq maris, en plus de l’homme avec qui elle vit et qui n’est pas son mari. Oui, une situation embarrassante dans le regard des autres. Mais d’emblée, Jésus lui demande : Donne-moi à boire.
Amis catéchumènes, au plus caniculaire de votre vie, quand la chaleur devient si accablante qu’elle en vient à nous engourdir tout entier, peut-être avez-vous, vous-mêmes, pris votre cruche pour vous rendre à un puits, vous y rafraîchir et vous désaltérer ?
Et, un de ces jours-là, sans vous y attendre, vous avez rencontré Jésus, assis sur la margelle de votre vie, qui vous attendait. Et comme à la Samaritaine, il vous a demandé : Donne-moi à boire. Peut-être vous êtes vous dit : Comment, toi Jésus, le Messie, celui qu’on appelle Christ, tu me demandes à boire, à moi qui ne te connais pas ?
Oui, Jésus s’adresse à chacun de vous, chers Catéchumènes, comme à nous tous, dans une prière pressante. Il nous dit : Donne-moi à boire. Le Seigneur a soif, non pas tant de l’eau que nous lui apporterions, mais de chacun de nous. Il attend que nous lui donnions à boire. Plus tard, sur la croix, il dira encore à ceux qui l’auront suivi jusque là : j’ai soif.
La Samaritaine, avant de rencontrer Jésus, a connu toutes les soifs : la soif de l’eau qui la poussait à venir au puits de Jacob au plus chaud du jour ; la soif de maris, car elle en a connu cinq, et le sixième avec qui elle est n’est pas son mari ; la soif d’adorer enfin, en ne sachant pas bien s’il faut le faire sur la montagne de Samarie ou à Jérusalem.
Jésus sait cela, et une à une, il apaisera toutes ses soifs. Soif d’eau ? Jésus lui promet l’eau vive qui deviendra en elle source jaillissante pour la vie éternelle. Soif de maris ? Jésus lui a dit tout ce qu’elle a fait, comme un septième époux, le parfait et l’ultime parce qu’il est l’époux de celles et ceux qui croient en lui. Soif d’adorer ? Jésus sera enfin le Messie et le Sauveur qu’elle adorera, car Sauveur, Il l’est bien, Lui qui lui parle, comme il parle au cœur de tous ceux qui l’aiment.
Oui, Jésus éprouve cette grande soif de nous rencontrer, toi, moi, chacun de nous. Il a soif de calmer nos soifs, avec l’eau qui fait jaillir en nous la source de la vie éternelle. L’eau vive dont Jésus est la source, le don de Dieu que vous recevrez en plénitude, chers Catéchumènes, le jour de votre baptême. Jésus sera notre vraie soif et son apaisement. Nous ne serons jamais sans soif, mais nous ne serons jamais sans cette eau vive.
La Samaritaine ne pouvait pas garder cela pour elle seule. Elle abandonne aussitôt sa cruche vide au pied de Jésus, une cruche qui ne contenait jamais qu’une eau provisoire et décevante. Et elle se rend au village annoncer à tous qu’elle a rencontré le Christ. Le Seigneur séjourna dans ce village et les gens qui l’entendirent, crurent en lui. Ils surent qu’il était le Sauveur du monde.
Voilà ce que je souhaite pour vous aussi, chers Catéchumènes, que cette eau vive que vous recevrez au baptême, que cette rencontre de Jésus au plus profond de votre cœur, que la grâce et le salut qu’il vous apportera fassent aussi de vous des disciples missionnaires, incapables de garder pour vous-mêmes le don immense que vous allez recevoir.
Tous, abandonnons nos vieilles cruches fragiles, et accueillons en nous le don, l’inestimable don de Dieu. Amen.