Paroisse Saint-Pierre
Charenton-le-Pont
Home 2021 février 08 Messe du 7 février 2021, 5ème dimanche du temps ordinaire, dimanche de la Santé : homélie du Père Jérôme Thuault, curé.

Messe du 7 février 2021, 5ème dimanche du temps ordinaire, dimanche de la Santé : homélie du Père Jérôme Thuault, curé.

Messe du 7 février 2021, 5ème dimanche du temps ordinaire, dimanche de la Santé : homélie du Père Jérôme Thuault, curé.

L’évangile de ce dimanche nous « replonge » dans la longue journée Capharnaüm, qui est comme une journée inaugurale du ministère de Jésus, dans l’évangile selon St Marc. L’évangéliste a pris soin de retracer l’agenda de Jésus ce jour-là, nous donnant de voir à quel point le Seigneur s’est consacré tout entier au service des hommes. Notons que cette journée est tellement chargée que l’Eglise n’a même pas osé nous faire lire l’Evangile sur un seul dimanche ! Afin que la messe « n’excède pas une heure », les liturgistes ont coupé en deux la journée de Jésus. Lui s’est beaucoup dépensé pour nous ; de notre côté nous ne lui accordons notre écoute avec parcimonie…

Quelles sont donc les activités auxquelles Jésus s’est consacré ce jour-là ? Pour mémoire (évangile de dimanche dernier) :

  • Enseigner dans la synagogue, c’est-à-dire proclamer et commenter la Parole de Dieu. Bien-sûr, Jésus le fit de façon inégalable, lui qui est le Verbe de Dieu ! Ses paroles touchèrent profondément les cœurs.
  • Dans cette synagogue, il avait aussi rencontré un homme habité par un mauvais esprit : il l’en a libéré. Cela aussi – l’autorité de Jésus sur la puissance du mal – marqua profondément les gens.
  • Puis (évangile d’aujourd’hui) : Jésus se rend chez ses amis Simon et André, probablement pour se reposer. A peine entré dans la maison, on lui présente la belle-mère de Simon qui a de la fièvre. Le Seigneur ne peut pas rester indifférent… ce n’est pas dans sa nature ! Il prend la main de la malade, l’aide à se lever : elle est guérie.
  • La réputation de Jésus s’étant rapidement répandue, de nombreuses personnes viennent frapper à la porte de la maison. Certaines sont très malades, d’autres ont besoin d’être écoutées. Le Seigneur Jésus accorde du temps à chacune : il guérit beaucoup de gens, il console, il fait du bien.
  • Vient enfin le temps du repos, une activité nécessaire lorsqu’on s’est autant dépensé.
  • Et le lendemain matin, à l’aube, avant que l’agitation de la ville ne reprenne, Jésus part à l’écart pour une autre activité essentielle : la prière. Il entretient la relation avec son Père et refait ses forces spirituelles.

Voilà donc – dans les grandes lignes – la journée que Jésus a passée à Capharnaüm. Il est légitime de penser que les suivantes ont beaucoup ressemblé à cette journée-là, et c’est probablement la raison pour laquelle St Marc a pris soin de tout mettre par écrit : il nous montre à quel point Jésus ne s’est pas épargné pour apporter à tous la bonne nouvelle que Dieu nous aime… un message qui s’exprime en paroles et en actes.

Qu’en est-il de la suite ? Le bref échange avec les disciples, qui ont retrouvé Jésus tandis qu’il était en prière, est particulièrement intéressant : « Tout le monde te cherche[1] ! » Sous entendu : il est temps que tu reviennes à Capharnaüm ! Le bien est contagieux, dit un adage populaire. Quand on a reçu un don inouï, quand on a rencontré une personne extraordinaire – or Jésus est LA personne extraordinaire, tellement sembable à nous, pleinement homme mais pleinement Dieu – il est impossible de ne pas en parler autour de soi.

Tout le monde cherche Jésus, et c’est précisément pour cette raison qu’il décide de poursuivre son chemin ! Notre logique humaine nous suggère que Jésus aurait dû s’établir à Capharnaüm, y tenir une permanence d’écoute, y fonder son Eglise. De toute évidence, il aurait rencontré « du succès ». Telle n’est pas la logique de Dieu. En décidant d’aller ailleurs, Jésus ne prend pas la fuite. Ce qu’il a réalisé à Capharnaum, il veut le reproduire ailleurs, et même partout. « C’est pour cela que je suis sorti ! » C’est-à-dire je suis venu parmi les hommes, non pas pour regarder les choses de loin, ni pour rencontrer quelques personnes, mais bien pour aller au devant de tous, et surtout de ceux qui ont le plus besoin d’une parole de réconfort et d’espérance. Et ce désir d’aller de l’avant, ce don total de Jésus fait qu’il nous rejoint encore aujourd’hui. C’est pour nous que Jésus dit allons ailleurs.

Dans un instant, quelques personnes parmi nous vont recevoir le sacrement des malades. C’est le signe par lequel Jésus se fait proche, vient communiquer sa force aujourd’hui à ceux qui peinent dans l’épreuve de la maladie et de la fragilité. A travers ces quelques personnes, comment ne pas penser et prier pour tous ceux qui traversent actuellement l’épreuve du Covid, celle des nombreuses autres maladies, de la fragilité liée au grand-âge.

Frères et sœurs, par notre prière et notre présence chaleureuse, devenons ceux qui conduisent Jésus ailleurs, c’est-à-dire dans les lieux de souffance, d’abandon, de perdition.


[1] C’est la phrase retenue comme thème pour ce dimanche de la santé.

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