Samedi 13 mars : 4ème dimanche du carême – Homélie du Père Marc Dumoulin, vicaire à l’occasion du 2ème scrutin d’Anaïs, Chloé, Emma, Pascale et Saloni.
Chères Anaïs, Chloé, Emma, Pascale et Saloni,
Chers Frères et Sœurs, chers Amis,
Nous poursuivons aujourd’hui notre marche vers le baptême des catéchumènes de notre paroisse, en célébrant le deuxième scrutin. Chloé, Emma et Pascale, vous avez vécu le premier l’an dernier, avant le confinement ; et Anaïs et Saloni, ici, dimanche dernier. Lors de sa rencontre avec la Samaritaine, Jésus lui avait donné l’eau vive, dont la source jaillit au
cœur de tout croyant et lui donne la vie éternelle. Une eau qui soulage toute soif. Aujourd’hui, rencontrant et guérissant l’aveugle-né, le Seigneur révèle à chacun, chacune, chères Catéchumènes, qu’il est la Lumière du monde. Que veut-il donc nous dire ?
Chers Amis, pouvons-nous imaginer, ne serait-ce qu’un instant, ce que peut bien ressentir un homme aveugle depuis sa naissance, le jour où, par impossible, il se mettrait enfin à voir de ses propres yeux ? Jusque-là, son monde restait hanté d’ombres et de sensations, de paroles et de bruits, de tâtonnements et d’odeurs, sans même qu’il imagine de différence entre deux couleurs, entre le lumineux et le sombre. Une condition qui ne lui
donne guère d’autres ressources que d’avoir à mendier. Voilà une guérison inouïe que Jésus donne à vivre à cet aveugle, parce que Jésus éprouve pour lui un abîme de compassion.
Si l’Eglise donne à méditer l’Évangile de l’aveugle-né à celles et ceux qui s’approchent du baptême, c’est qu’après qu’ils auront été plongés dans l’eau baptismale, ils recevront à leur tour, avec l’eau vive, la vraie lumière venant du cierge pascal, lumière du Christ ressuscité. Chacune dans sa condition, ces nouvelles baptisées revivront pour elles-mêmes la rencontre
inouïe vécue par l’aveugle-né quand Jésus l’a guéri.
Jésus nous dit encore dans l’Evangile aujourd’hui : Je suis la lumière du monde, joignant le geste à la parole par la guérison de cet aveugle. A nous aussi, il adresse cette parole comme en écho à ce qu’il fit pour l’homme qu’il a guéri. Jésus n’a pas d’autres désirs que de se communiquer lui-même, lumière du monde, à ceux qu’il aime comme à ceux qui s’avancent à lui. Il avait dit à la Samaritaine : Donne-moi à boire, et la Samaritaine en reçut
l’eau vive par laquelle elle n’aura plus jamais soif, eau de vie éternelle. Il dit à l’aveugle-né : Je suis la lumière du monde, et l’aveugle-né ne reçoit rien moins que la claire vision de toute chose, la Lumière qui vient en ce monde.
Chères Catéchumènes, en recevant le baptême, la confirmation et l’Eucharistie, la vie même de Dieu vous sera donnée ; voir Dieu en toute chose et toute chose en Dieu, comme le Seigneur les voit lui-même.
Si Jésus a su guérir cet aveugle, c’est qu’au fond de lui-même, ce dernier n’ignorait pas sa condition d’aveugle. En revanche, tous ceux qui, comme les pharisiens, croient voir, se faisant une excellente opinion d’eux-mêmes, ceux-là, dit Jésus, sont les véritables aveugles. Leur péché demeure. Du moment que vous dites nous voyons, votre péché demeure.
La grâce du baptême donne de voir Jésus lui-même dans nos vies renouvelées. Quand Jésus demande à l’aveugle guéri : Crois-tu au Fils de l’homme ? Celui-ci répond : Et qui est-il, Seigneur, pour que je croie en lui ? Jésus dit alors : Tu le vois, c’est lui qui te parle. Lorsque dans la nuit de Pâques, chères Anaïs, Chloé, Emma, Pascale et Saloni, et nous tous avec vous, nous confesserons d’un grand cœur notre foi dans le Fils de l’homme, le Christ ressuscité, alors nous aussi, nous le verrons, vivant, agissant et guérissant au cœur de nos pauvres vies.
Voilà la grâce du baptême, ceux qui marchaient dans les ténèbres voient enfin se lever une grande lumière.
Que le Seigneur vous illumine de sa lumière pour qu’à votre tour vous deveniez lumière dans un monde si souvent repu de ténèbres.
Alors, on dira de vous : Vous êtes la lumière du monde.
Amen