Paroisse Saint-Pierre
Charenton-le-Pont
Home 2021 juillet 11 Dimanche 11 juillet : 15ème dimanche du temps ordinaire – Homélie du Père Marc Dumoulin, vicaire.

Dimanche 11 juillet : 15ème dimanche du temps ordinaire – Homélie du Père Marc Dumoulin, vicaire.

Dimanche 11 juillet : 15ème dimanche du temps ordinaire – Homélie du Père Marc Dumoulin, vicaire.

Chers Frères et Sœurs,

L’Évangile donne aujourd’hui la feuille de route que Jésus confie aux Douze ; et au-delà, à tout baptisé, à chacun de nous. Observons ce qu’il prescrit aux siens : il les appelle, il les envoie et il leur donne autorité.

Nous tous ici rassemblés, venant en cette église, nous répondons à un appel du Seigneur. En recevant la grâce du baptême et désirant en vivre, nous répondons à cet appel nous constituant disciples de ce temps. Condition non pas réservée aux seuls diacres, prêtres ou évêques, mais constitutive de notre vocation baptismale, de disciple missionnaire comme dit le pape François. Le Seigneur nous appelle et nous envoie. Il envoie ses apôtres deux par deux pour s’entraider et vaincre les obstacles ; et puis, la parole de deux témoins vaut mieux que celle d’un seul, susceptible d’illusion. Jésus appelle les siens, les envoie deux par deux et leur donne autorité sur les esprits mauvais. La suite nous apprendra, en effet, que les appelés, devenus envoyés, expulsent les démons et guérissent des malades.

Frères et Sœurs, y a-t-il pouvoir plus enviable sinon celui de chasser le mal, ce qui est mauvais, et de guérir ce qui est malade ? Y aurait-il pouvoir plus désirable ? Comment y croire ? Le lecteur de l’Évangile se voit dérouté s’il compare l’incroyable mission confiée par Jésus aux siens avec la radicale frugalité des moyens pour y parvenir.

Qu’y a-t-il que les disciples doivent emporter pour réaliser ce que le Seigneur attend d’eux ? Rien, sinon un bâton appuyant leur marche, des sandales pour marcher et un unique vêtement. Cela suffit pour annoncer l’Évangile. Le Seigneur précise encore : pas de pain, pas de sac, pas d’argent. Un saisissant contraste avec le spectacle qu’offrent, ces jours-ci, les gares et aéroports où les gens partent pour quelques jours à grand renfort de sacs, sacs à dos, valises petites et grosses, et autres cantines.

Pour les disciples, il suffit d’un bâton, de sandales et d’une tunique.

Une fois en route, qu’y a-t-il que ces disciples doivent chercher ? Une seule chose : l’hospitalité d’une maison. Autrement dit, le don de recevoir celui qui se présente, de l’accueillir, de l’écouter, de le croire et d’ainsi laisser transformer son propre cœur. Être hospitalier, consentir à écouter et à mettre sa foi en l’autre qui se présente à nous. Jésus dit souvent que pour réaliser des miracles, chasser des démons et guérir les maladies, la foi est nécessaire. Foi hospitalière de celui qui prête son oreille et son cœur. Là où la foi fait défaut, les miracles deviennent impossibles.

L’Évangile ne dit pas ce que proclament les disciples, sinon la nécessité de se convertir. L’essentiel n’est pas tant le contenu de la foi, que la foi elle-même qui se révèle et l’hospitalité qu’elle rend possible.

Jésus n’est pourtant pas dupe des refus que rencontreront ceux qu’il a envoyés. Aujourd’hui comme hier, solliciter l’hospitalité pour annoncer la Bonne Nouvelle expose à des rejets, des refus, des manques de foi. Le Seigneur ne demande pas d’insister, mais de partir en secouant la poussière des sandales. Nous ne pouvons obliger quiconque à nous offrir l’hospitalité. En revanche, personne ne nous obligera à ne pas être hospitaliers envers ceux que le Seigneur nous envoie, ceux qui ont perdu l’espérance et le goût de vivre, qui sont atteints par ces maladies de l’âme ou du corps. Hospitalité à exercer envers qui ne pense pas comme nous ; ou qui est pécheur, à d’autant mieux accueillir que chacun de nous l’est aussi.

Frères et Sœurs, dans notre vie de croyant, nous sommes parfois ces disciples missionnaires en quête d’hospitalité pour le message du salut que le Seigneur nous demande d’annoncer. Nous sommes parfois aussi ces villages ou maisons, ces malades en attente de ce message.

Croyons que l’hospitalité dont nous ferons preuve, cet autre nom de la foi, nous fera accueillir des anges envoyés par le Seigneur. Foi à susciter et à recevoir les mains vides. Foi qui ouvre un chemin de salut.

Écoutons Jésus qui nous appelle, répondons-lui, marchons là où il nous envoie, accueillons l’autorité qu’il nous confie.

Ecoutons-le, car il nous donne d’expulser des démons et de guérir des malades.                   

Amen.

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