Paroisse Saint-Pierre
Charenton-le-Pont
Home 2021 août 09 Dimanche 8 août – 19ème dimanche du temps ordinaire : homélie du Père Marc Dumoulin, vicaire.

Dimanche 8 août – 19ème dimanche du temps ordinaire : homélie du Père Marc Dumoulin, vicaire.

Dimanche 8 août – 19ème dimanche du temps ordinaire : homélie du Père Marc Dumoulin, vicaire.

Chers Frères et Sœurs,

Les juifs récriminaient contre Jésus, dit l’Evangile. Récriminer, se plaindre, murmurer, probablement une habitude des plus ancrées, une seconde nature, une attitude dont les juifs du temps de Jésus n’ont pas eu l’exclusivité. Il suffit pour en juger d’allumer la télévision ou la radio, et d’écouter les conversations : on se plaint des vaccins, ou bien des maladies ; du gouvernement comme des frondeurs ; des obligations comme de l’absence d’obligations. Tous les points de vue, toutes les attitudes se défendent, le plus souvent avec force récriminations et plaintes.

Déjà en son temps, Jésus a affronté les récriminations de ses contemporains, malgré le salut qu’il apporte, la promesse de vie et la vie éternelle. Ceux-ci ne voyaient en lui que le fils de Joseph, car ils connaissaient ses parents. Ne considérant que sa condition familiale et sociale, comment les gens auraient-ils eu l’oreille assez en éveil pour reconnaître en lui le pain vivant descendu du ciel, qui donne la vie éternelle ?

Observons ces hommes qui grognent contre Jésus. Ils nous livrent leur contre-témoignage, eux aussi. Si comme eux, nous nous ceinturons dans la récrimination et la plainte, comment notre cœur croira-t-il et recevra-t-il la vie éternelle ?

Pour croire en Jésus et entrer dans la vie qu’il nous donne, abstenons-nous de récriminer. Lâchons prise et laissons-nous librement attirer par le Père afin qu’il nous envoie jusqu’à Jésus. Laissons-nous enseigner par Lui, pour que se réalise la prophétie d’Isaïe : Tes fils seront tous disciples du Seigneur, et grande sera leur paix (Is 54, 13). 

Dieu paraît souvent lointain à nos contemporains, et ceux-ci organisent leur vie comme s’il n’existait pas. Alors invitons-les, par notre exemple, à entrer dans la marche où Dieu se fait connaître. Débarrassons notre cœur de toute récrimination, amertume ou ressentiment, ces ronces et ces épines qui étouffent si bien notre présence à ce que donne le Seigneur. Ne récriminez pas entre vous, dit Jésus. Alors nous reconnaîtrons Celui qui nous attire à Jésus et nous envoie à Lui. Soyons libres pour nous laisser instruire, car il instruit tout homme qui l’écoute. Il cherche à en faire son disciple. Le Père, nul ne le voit sinon Jésus le Fils. Nul homme ne voit le Père, mais il parle à tous et tous peuvent l’entendre s’ils accueillent sa parole. La foi est une écoute, non un regard.

Malgré les excellentes raisons que nous avons de nous plaindre et de récriminer, laissons-nous instruire. Quand tout va mal, vivons de cette écoute consolatrice et salvatrice. En nous laissant instruire par le Seigneur, surtout dans l’épreuve ou la difficulté, alors pourra s’ouvrir la petite porte de l’espérance. Ecoutons. Celui qui écoute, croira. Celui qui croira, dit le Seigneur, vivra de la vie éternelle.

Au prologue de son Evangile, Jean nous le dit : le Verbe, qui était auprès de Dieu et qui était Dieu, le Verbe s’est fait chair et il a demeuré parmi nous. A nous de le recevoir, Verbe et Parole de Dieu. Parole devenue Chair. Jésus, Parole et Chair. Chair au point de se donner à manger en pain. Pain vivant qui donne vie éternelle à qui le mange, à qui en vit.

Voilà le pain venu du ciel. Il n’est pas tombé du ciel comme l’avait été la manne. Il en est descendu pour nous rejoindre là où nous sommes. Le Verbe s’est fait chair, pour que la chair en nous devienne Verbe.

Dans l’Eucharistie, le pain est rompu et le vin partagé. La visée n’est pas de nous rendre le Seigneur présent, car il nous l’a dit, il est toujours là au milieu de nous. Le but est plutôt pour nous-mêmes, de nous rendre présents à Lui. Nous pensions que le Seigneur était absent, mais c’est nous qui n’étions pas là.

Comme disait l’ancien vicaire : La vie éternelle, c’est la vie d’un Autre en moi. C’est cela l’unique espoir de l’existence : ce trésor qui est confié à notre vie, cette possibilité de s’arracher à soi, de se perdre dans l’Autre et d’être jusqu’au bout l’affirmation de Jésus-Christ.         

Amen.

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