L’église Saint-Pierre de Charenton a été construite entre 1857 et 1859 en remplacement de l’ancienne église du quartier de Conflans. La pose de la première pierre eut lieu le 19 Août 1857, en présence de l’archidiacre SURAT, vicaire général du diocèse, délégué par son Éminence le cardinal MORLOT, et de MERRUAU, secrétaire général de la Préfecture de la Seine, représentant le baron HAUSSMANN.
La construction s’élabora sur les plans de l’architecte Claude NAISSANT et le bâtiment fut livré au culte le 31 Juillet 1859, au cours d’une cérémonie clôturée par un discours de l’archidiacre SURAT remerciant les louables efforts de la Municipalité et plus particulièrement ceux de Jean-Baptiste MARTY, maire de Charenton à l’époque. Elle reçut les honneurs de la consécration, le 9 Novembre 1921, par son Éminence le Cardinal DUBOIS.
La façade se présente en trois parties dont le centre est érigé sur deux niveaux : la partie supérieure est allégée de trois baies : celle du centre abrite une statue de Saint Pierre et les deux autres sont habillés de vitraux. Au-dessous, de chaque côté du porche, les quatre évangélistes accueillent les fidèles.
L’inscription républicaine Liberté, égalité, fraternité gravée dans la pierre, au-dessus du porche, rappelle les graves différents survenus vers la fin du 19ème siècle entre l’Église et la Commune de Charenton à propos de certaines manifestations extérieures (processions sur la voie publique, cortèges religieux accompagnant les défunts à leur dernière demeure,
ou bénédiction de la foule assemblée devant les marches du porche) en dépit des interdits de la Municipalité. En réplique à l’obstination du clergé et des fidèles, persévérant dans les coutumes de leurs pères, le Conseil Municipal fit graver cette inscription le 18 Septembre 1882.
La grande nef est séparée des collatéraux par 12 colonnes d’ordre ionique, à fûts pleins, se faisant face par 6, symbolisant les 12 apôtres. La partie supérieure laisse entrer la lumière par 14 fenêtres dont les grisailles posées en 1890 ont été remplacées par des vitraux, sous l’égide des saints de France, en 1916.
La demi-coupole, au-dessus du chevet, est ornée d’une fresque où, sur fonds d’ors et de couleurs nuancées, des anges enlèvent, en apothéose, le saint patron de l’église. Au-dessous, contre le mur du fond, se dresse une Crucifixion, de 1881, accompagnée depuis 1885 de deux statues en bronze (d’après des oeuvres de RUDE), représentant la Vierge et Saint Jean. Cet ensemble faisait partie, autrefois, du Banc d’Oeuvre face à la chaire, entre la 3ème et la 4ème colonne de la nef.
La chaire, datée de 1725, provient de l’église de Conflans où elle avait pris place en 1802, a disparu en tant que telle. Il en subsiste les trois panneaux de bois sculpté du tonneau, représentant Saint Jean-Baptiste et deux évêques, qui constituent aujourd’hui le devant de l’autel.
Les bas-côtés conduisent, respectivement, à une chapelle. Dans celle de gauche sont installés les Fonts baptismaux (du 18ème siècle), en marbre rouge, qui viennent aussi de la vieille église. Celle de droite abrite le Saint Sacrement.
Le collatéral de droite comprend :
A Dieu très bon et très grand, en l’honneur de notre bienheureuse Mère Sainte Thérèse et de notre bien-heureux Père, Saint Jean-de-la-Croix, frère Séraphicus de Saint François a dédié (cette chapelle) avec les (autres) Pères (du couvent) le 16 Mai 1630.
Le collatéral de gauche comprend :
Les quatorze stations du Chemin de Croix ainsi que la croix ont été offertes par un paroissien, de la ROCHE, et présentées aux fidèles le 22 Mars 1860. Un procès-verbal signé de Fulgence RIGNON, Commissaire Général de Terre Sainte en France et Supérieur des Franciscains, atteste la cérémonie de bénédiction qui se déroula le Dimanche des Rameaux, le Ier Avril 1860.
Les douze lustres installés le 8 Décembre 1890, primitivement à huile, ensuite au pétrole, furent alimentés par la gaz d’éclairage en 1894 et électrifiés en 1902.
Dans le Choeur deux grandes fresques, peintes en 1919 par Joseph AUBERT, traduisent deux épisodes de la vie de Saint Pierre :
On doit au maître-verrier LUSSON les vitraux des chapelles et ceux du chevet. Dans les collatéraux ont doit plusieurs verrières à de généreux donateurs comme les familles LAVEUR et ROLLET.
Les grandes orgues sont installées au-dessus de la grande porte d’entrée. Sorties des ateliers du facteur d’orgues Aristide CAVAILLE-COLL (le grand facteur français de la seconde moitié du 19° Siècle), elles ont été inaugurées le 16 Janvier 1891 par Charles Marie WIDOR, organiste de Saint Sulpice et professeur au Conservatoire.
Georges GUIRAUD en fût le premier organiste titulaire de 1891 à 1912. Pierre KUNC, lui succèdera jusqu’en 1921. Des artistes, tels : Eugène GIGOUT (Eglise Saint Augustin ,Charles TOURNEMIRE (successeur de César FRANCK à Sainte Clotilde) ou Jean LANGLAIS (successeur de TOURNEMIRE) vinrent jouer l’instrument.
De 1921 à 1978, Lucien CHABRO, organiste et maître de chapelle, prit possession des 17 jeux et 1052 tuyaux de l’instrument rénové en 1941 par la Maison Jean REINBURG avec l’adjonction d’un « Plein Jeu » de 3 rangs destiné à éclaircir la sonorité du grand chœur)
En 1986, l’orgue a été classé Monument Historique pour sa partie instrumentale.
En 1988, la Commune de Charenton, propriétaire entreprends une nouvelle restauration de l’instrument avec retour à la composition d’origine et suppression du Plein Jeu de 1941. Travaux effectués par le facteur d’orgue Adrien MACIET, sous l’égide de Jean-Pierre DECAVELLE, Technicien-Conseil du Ministère de la Culture.
Il comporte maintenant, comme à sa construction, 16 jeux sur 20 registres et 884 tuyaux répartis sur 2 claviers de 56 notes et un pédalier de 30 notes.
L’inauguration de cette dernière restauration eut lieu le 20 Novembre 1988 par l’organiste titulaire de l’époque Jean-Marie CHARLES (premier prix de virtuosité du C.N.R. de Rueil-Malmaison)
Depuis 1993, Jean GUILCHER (blog : http://jeanguilcher.over-blog.com/) est le titulaire de ces orgues et propose régulièrement des concerts dans le cadre des Heures d’Orgue de Saint-Pierre.
Composition
Grand orgue | Récit (expressif) | Pédale (*) |
Bourdon 16 | Flûte traversière 8 | Soubasse 16 |
Bourdon 8 | Viole de Gambe 8 | Bourdon 8 |
Salicional 8 | Voix Céleste 8 | Flûte 8 |
Flûte harmonique 8 | Flûte octaviante 4 | Basson 16 |
Montre 8 | Octavin 2 | |
Prestant 4 | Basson 16 | (*)Jeux empruntés |
Trompette 8 | Basson/Hautbois 8 | aux manuels |
Clairon 4 | Trompette 8 |
– Tirasse Grand orgue et récit
– Accouplement Récit/Grand Orgue
– Trémolo
– Orage
– Appel/retrait Anches Grand Orgue et Récit
La sacristie d’origine souffrant d’un manque de place notoire, au fil des années, et pour assurer un meilleur fonctionnement de l’édifice, deux nouveaux bas-côtés, en retrait de la façade principale, furent mis en chantier le 30 Juin 1916 sur les plans de l’architecte GUILLEMOT. Il fut décidé de les relier par une construction circonscrivant les espaces compris entre absidioles et abside, donnant ainsi des dégagements à utiliser selon les différents services de l’église. Ce déambulatoire relie la salle du catéchisme et la sacristie actuelles.
En y entrant par la sacristie, en bas du mur à gauche est conservé le bandeau en pierre qui était au-dessus de la porte de la chapelle du château de Conflans.
Le Clocher est haut de 37 mètres, il possède trois cloches :
La Chapelle de la Vierge se trouve à gauche en entrant dans l’église.
Sources :