Paroisse Saint-Pierre
Charenton-le-Pont
Home 2020 novembre 30 Messe du 29 Novembre : 1er dimanche de l’Avent. Homélie du Père Jérôme Thuault, curé.

Messe du 29 Novembre : 1er dimanche de l’Avent. Homélie du Père Jérôme Thuault, curé.

Messe du 29 Novembre : 1er dimanche de l’Avent. Homélie du Père Jérôme Thuault, curé.

Tout au long de l’Avent, nous entendrons la voix de prophètes : avec les textes du livre d’Isaïe qui nous accompagnerons chaque dimanche ; avec les paroles et le témoignage de Jean-Baptiste le précurseur. Le prophète est une figure un peu mystérieuse au sein du peuple des croyants. Il est à la fois un homme comme les autres, partageant la condition de ses contemporains, et celui qui fait entendre la voix de Dieu, rappelant sans cesse la Parole du Seigneur à des hommes et des femmes qui tendent à l’oublier.

Le prophète n’est pas une figure du passé ! L’Eglise, en nous donnant chaque année de vivre le temps de l’Avent se fait prophète : pendant quatre semaines, elle nous guide – dans l’écoute des Ecritures – afin que nous redécouvrions la présence de Dieu, venu dans le monde, un Dieu qui vient encore, comme il l’a promis. L’Eglise, chaque année, se fait prophète en nous invitant à raviver en nous la foi et l’espérance, tandis que les difficultés du temps présent nous font souvent tomber dans un pessimisme noir.

A quoi bon fêter Noël, si nous ne croyons pas que Jésus est le Sauveur ? A quoi bon fêter Noël si nous n’espérons pas la venue et l’intervention de Dieu dans notre histoire ? Oui, frères et sœurs, il y a grand besoin de nous mettre à nouveau à l’écoute de la voix des prophètes, qui annoncent une bonne nouvelle : la venue de Dieu !

En ce 1e dimanche de l’Avent, la lecture du livre d’Isaïe est particulièrement belle. Formulée comme une prière, elle rapporte la vive attente d’un peuple, confronté à des épreuves et à ses limites. Celui qui s’exprime reconnait que la conduite du peuple n’était pas exemplaire : « nous avons encore péché, nous nous sommes égarés. » En même temps, il demande au Seigneur de revenir, comme si lui aussi s’était éloigné. L’aspiration qui émane de ce texte est celle d’une rencontre de l’homme avec Dieu. L’homme, sans Dieu, est désemparé, seul face à ses problèmes. « Pourquoi nous laisses-tu errer hors de tes chemins ? » lit-on encore. « Ah, si tu déchirais les cieux, si tu descendais. » Dans les paroles de cette prière, Dieu est appelé père : un mot dont nous saisissons bien le sens, même s’il ne s’agit pas d’un père terrestre. Il est aussi appelé rédempteur, c’est-à-dire défenseur.

Ce besoin d’un père, d’un défenseur, d’un consolateur n’est pas le propre des peuples primitifs ! Nous encore, en ces jours, avons cette soif en nos cœurs : soif de vérité, de paix, d’amour, à laquelle Dieu seul peut répondre. Et voilà pourquoi en cet Avent nous répéterons cette invocation : « Reviens Seigneur », ou encore, reprenant les paroles du livre de l’Apocalypse : « Viens Seigneur Jésus ».

Oui, nous sommes dans l’attente de la venue du Seigneur, accablés par bien des soucis. Qui ne l’admettrait pas ? Depuis un moment déjà, nous avons conscience d’avoir endommagé notre planète… nous tardons à réagir. Nos démocraties modernes sont à bout de souffle… nous peinons à les renouveller. L’économie mondiale « ne tourne pas rond »… nous acceptons qu’elle produise encore et toujours de l’exclusion. La guerre se répand comme un feu qui dévore des régions entières… les artisans de paix se font attendre. Et voilà que depuis plusieurs mois, un virus a déferlé sur le monde entier, paralysant nos activités et nous empêchant de nous projeter dans l’avenir. Un virus qui est même source d’exaspération car les mesures décrétées par les pouvoirs publics nous sont devenues incompréhensibles.

Précisément, en cet Avent, invoquons avec force la venue du Seigneur : qu’il nous apporte la lumière pour discerner les choix à faire ; qu’il nous apporte la consolation, en ces jours où la maladie et la mort nous affligent ; qu’il suscite en nous des énergies nouvelles pour que nous sachions construire un avenir meilleur.

C’est le sens de l’Avent : veiller activement, nous préparer à accueillir le Seigneur qui sera source de nouveauté pour nos vies. Si nous nous pensons condamnés au déclin, si nous sommes résignés quant à notre avenir, Dieu vient nous libérer de nos peurs et nous apporter sa lumière.

Dès aujourd’hui, entrons dans l’attente. Veillons et prions, car le jour nouveau est proche. Entrainons avec nous tous ceux qui attendent ce jour nouveau. Portons-les dans la prière, partageons avec eux ce chemin vers un Noël d’espérance !

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