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Lettre des évêques de France aux catholiques sur la lutte contre la pédophilie

Lettre des évêques de France aux catholiques sur la lutte contre la pédophilie

Le 25 mars dernier, les évêques de France ont adressé une lettre aux catholiques sur la lutte contre la pédophilie, qui témoigne du long chemin parcouru par l’Eglise. Nous publions ici quelques extraits de cette lettre, que vous pourrez vous procurer à l’accueil de l’église ou télécharger en bas de page.

P. Jérôme Thuault

« Depuis l’an 2000 et surtout depuis 2016, tous vous entendez parler d’agressions sexuelles commises par des prêtres à l’encontre d’enfants ou de jeunes. Comme vous, nous avons honte pour notre Eglise. Vous vous sentez blessés dans votre confiance en elle (…) Vous comprenez que les évêques en parlent, réfléchissent à la manière d’accueillir au mieux les personnes victimes et d’agir envers les coupables (…) Vous qui lisez ce document, peut-être avez-vous été victime ou témoin de faits d’agression ou de mauvais comportements de la part de clercs, de religieux ou de religieuses. (…) Peut-être, au contraire, n’avez-vous connu que des prêtres qui vous ont donné de la joie et de la confiance et des religieux et religieuses dont l’exemple, présent ou dans votre mémoire, vous réjouit et vous stimule encore. (…) À vous tous, nous voulons faire part de ce que nous avons appris ces dernières années. Nous vous présenterons ensuite trois séries de décisions importantes et nous vous lancerons un appel. »

Ce que nous avons appris

« Nous devons mobiliser nos forces, nos énergies, notre intelligence et notre volonté, pour créer une culture où de tels drames ne soient plus possibles, pour faire de l’Église « une maison sûre » selon l’expression du Pape François. (…) Des vies entières ont été bouleversées, rendues compliquées et douloureuses. (…)

Tous frères et sœurs en Église, nous devons porter attention aux personnes qui ont été victimes de telles agressions. Souvent, nous l’avons dit, elles n’ont pu parler ou, ayant parlé, n’ont pas été écoutées parce que leur agresseur était estimé, voire vénéré, par leurs parents ou leur entourage familial et social, par la communauté chrétienne. (…) Les personnes victimes, quel que soit leur âge, à partir du moment où elles ont parlé ont besoin d’avancer dans un chemin d’apaisement et de reconstruction. Il y a là pour nous tous, membres du Corps du Christ, un devoir impérieux lié à l’appartenance commune des victimes et de leurs agresseurs à notre Église. (…) C’est pourquoi, frères et sœurs, les mesures que nous avons à prendre pour que de tels faits ne se reproduisent pas et pour aider les personnes victimes dans leur chemin personnel nous concernent tous. (…) »

Nos décisions

« Nous avons décidé trois séries de mesures lors de notre Assemblée plénière de mars 2021. Elles s’inscrivent dans une démarche générale destinée à franchir une étape décisive dans la reconnaissance de ces violences et la lutte contre ces abus.

  • Des mesures concernent notre relation avec les personnes victimes : nous devons et nous voulons les aider, humblement, dans les étapes et les moyens qui leur permettront d’avancer dans leur chemin de vie et de reconstruction. D’où les décisions de continuer à travailler régulièrement avec les personnes victimes ; créer un lieu qui gardera vive la mémoire des faits commis ; consacrer une journée à la mémoire de ces faits et à la prière pour les personnes victimes, chaque année, le 3e vendredi de Carême (…)
  • Des mesures visent au renforcement de nos procédures de justice canonique. Celles-ci ne dispensent pas du recours à la justice étatique. (…)
  • Des mesures concernent l’organisation de la Conférence des évêques : nous mettrons en place un Service dédié « à la promotion de la vigilance et à la formation à la juste relation pastorale » ainsi qu’un Service national d’écoute. »

Notre appel

« L’appel que nous vous lançons est double. Soyons tous vigilants et actifs pour faire de notre Église une « maison sûre ». Le silence, l’indifférence, une déférence non ajustée, ne doivent plus l’emporter sur le devoir d’interpeller voire d’alerter quand est repéré un problème de comportement de la part de qui que ce soit (…)

Aidons les personnes victimes. Au nom de l’unité du Corps que nous formons dans le Christ, nous devons ensemble apporter aux personnes victimes les aides dont elles ont besoin, et mettre en œuvre les différentes mesures ci-dessus exposées, nécessaires pour renouveler en vérité notre Église.

Nous vous exprimons notre honte et notre tristesse que ceux qui auraient dû être des pasteurs vous conduisant aux sources vives, aient pu être des dangers, destructeurs des « petits » confiés par Jésus. (…) Nous exprimons notre confiance et notre reconnaissance à [tous ceux] qui se donnent chastement pour le service du Royaume de Dieu, pour tous les baptisés qui sont sur le chemin de Vie avec le Christ. Nous rendons grâce pour la confiance que vous nous faites et surtout pour votre foi dans le Seigneur Jésus, qui en notre chair a vaincu la mort. »

Pour retrouver l’intégralité de la lettre des évêques, cliquez ici

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