Paroisse Saint-Pierre
Charenton-le-Pont
Home 2021 juillet 18 Dimanche 18 juillet – 16ème dimanche du temps ordinaire : homélie du Père Marc Dumoulin, vicaire.

Dimanche 18 juillet – 16ème dimanche du temps ordinaire : homélie du Père Marc Dumoulin, vicaire.

Dimanche 18 juillet – 16ème dimanche du temps ordinaire : homélie du Père Marc Dumoulin, vicaire.

Chers Frères et Sœurs,

Observons les apôtres. Ils rentrent de leur première mission et se réunissent avec Jésus. En les choisissant, Jésus les avait déjà unis à lui, et aussi entre eux. Par la suite, partant en mission, ils se sont dispersés. Le temps vient maintenant pour eux d’à nouveau s’unir au Seigneur, de se ré-unir à lui, et aussi entre eux. Une ré-union où ils se raconteront ce qu’ils ont fait et enseigné. Ils feront le point et évalueront ce qui s’est passé pendant cette mission initiale.

Cependant, Jésus ne semble pas vouloir s’attarder sur ce que lui disent les apôtres. Il se soucie plutôt de prendre soin d’eux. Il les invite à se reposer ; et s’il est possible, à prendre le temps de manger ; et pour cela, de partir en un endroit désert, loin de la foule. Ils ont beaucoup fait et beaucoup enseigné ; il leur revient désormais de se reposer.

Ce départ à l’écart, une échappée vers un endroit désert, tranche avec le mouvement tumultueux de ces gens nombreux, de cette foule qui s’agglutine en voulant s’approcher de Jésus et des apôtres. Se tenir à l’écart, en présence de Jésus, en un endroit désert pour se reposer et prendre le temps de manger, y a-t-il une situation plus enviable pour un disciple, un apôtre du Seigneur ? Pour nous aussi, disciples de ce temps, n’y voyons-nous pas une aspiration légitime ? Le désir de se reposer, désir de manger, et de se retirer auprès du Seigneur ? Ces moments d’intimité avec lui, ces temps de retraite, nous les éprouvons, nous aussi, comme nécessaires à notre vie spirituelle et à notre prière, à notre proximité avec le Seigneur.

Pourtant, malgré ce légitime désir des apôtres, les gens sont toujours là, nombreux, comme des brebis en quête d’un berger, de la même façon que nombre de nos contemporains sont à la recherche d’un Maître qui prendrait soin d’eux, les regarderait et les comprendrait, pour leur annoncer ensuite une parole, un enseignement susceptible de les faire vivre.

Jésus et les apôtres sont dans la barque et se dirigent à l’écart, vers cet endroit désert. La foule, quant à elle, va à pied. Les gens courent. Eux aussi, ils sont certainement fatigués. Pour eux, le repos ne sera pas cet endroit désert recherché par les apôtres, mais plutôt la présence même de ce Jésus qu’ils poursuivent ; et l’écoute de l’enseignement qu’il leur transmettra.

De la sorte, ces gens viennent contrarier le repos et le repas des disciples du Seigneur. Que fait alors Jésus ? Il voit la grande foule, il compatit et il enseigne. Parce que Jésus voit, il compatit ; et compatissant, il se met à enseigner.

Frères et sœurs, voilà un beau chemin que nous indique aujourd’hui l’Évangile. Si nous aussi, comme ces gens, cette foule nombreuse, nous recherchons la présence du Seigneur, alors plaçons-nous, comme eux, sous le regard de Jésus pour qu’il nous voie. Et qu’en nous voyant, il voit nos faiblesses et notre souffrance, nos faims et nos désirs inassouvis ; qu’il nous ouvre alors son cœur, cœur qui aime et compatit. En nous laissant ainsi envisager par Jésus, en suscitant sa compassion pour nos faiblesses, son enseignement pénétrera d’autant mieux jusqu’en nos profondeurs.

Les apôtres, eux aussi, se sont laissés regardés par le Seigneur, et ils lui ont dévoilé leur cœur. C’est pourquoi Jésus les a embarqués sur le même bateau, avec lui. Jésus les a si bien enseignés qu’à leur tour, ils verront les foules, compatiront à leurs faiblesses et les enseigneront. Pour cela, ils se sont résolus à ce que le pain et le sommeil deviennent pour eux des denrées rares. Comme Jésus, les apôtres posent sur les gens un même regard, éprouvent une même compassion, et transmettent son enseignement.

Alors, Frères et Sœurs, nous qui sommes aujourd’hui les disciples du Seigneur en ce monde, comme Jésus et les apôtres, regardons et voyons nous aussi ces foules sans nom et sans visage, ces gens qui nous entourent, eux aussi si souvent confinés dans leur solitude et leurs souffrances.

Ne gardons pas pour nous l’enseignement de la Bonne Nouvelle. Répandons-la généreusement à tous ceux qui l’attendent, comme on désire le repos, comme on a faim d’un bon pain.

Voilà ce qu’attend de nous le Seigneur.             

Amen.

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